____________________
[2] La traduction par « Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux », du reste très heureuse quant à sa fidélité à la paronymie de l’expression d’origine : raḥmân, raḥîm, polyptote formé sur la racine commune « raḥama », ne bénéficie malheureusement pas de la même réussite sur le plan du rythme et de l’euphonie. La formule « Le Tout Clément, le Tout Miséricordieux », quoique moins fidèle à la dérivation littérale, nous a semblé plus naturelle et plus fluide. L’intensification deux fois par l’adverbe « Tout » plutôt que par « Très », traduit bien celle qui, propre à l’arabe, utilise le superlatif interne : « ân » dans « raḥmân », « îm » dans « raḥîm ». L’adverbe « Tout » est différent de « Très », superlatif externe qui se traduit ordinairement par جدّا ; tel n’est pas le cas de « Tout », aux valeurs sémantiques plus absolues et qui s’inscrit harmonieusement dans la nature absolue et « toute puissante » des Attributs divins.
____________________
[3] ملك se lit de deux façons : en allongeant la première syllabe, au sens littéral de « possesseur », ou en la raccourcissant, au sens de « roi ». La traduction par « souverain » inclut, nous semble-t-il, les deux sens. Notons que la lecture de Hafç, adoptée pour la présente traduction, opte pour la première prononciation.
____________________
[4] Par Ta colère. Nous avons préféré traduire غير المغضوب عليهم par le passif, plus fidèle à la structure du texte coranique, et en évitant de traduire par la proposition relative « ceux qui sont réprouvés », « ceux qui ont encouru Ta colère », qui sont des traductions de segments arabes introduits par الذين. Or, ce pronom relatif ne s’est produit que dans الذين أنعمت عليهم , que nous avons effectivement traduit par « ceux que Tu as comblés de Tes grâces ». Du reste, l’égalité et la symétrie des segments : « non celle des réprouvés, ni celle des égarés » évite au rythme le trébuchement dû à la structure déséquilibrée : « non de ceux qui sont réprouvés, ni des égarés », ou « non de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés ».