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1. Alif, Lâm, Rā. Voici les versets du Livre explicite.
2. Nous l’avons fait descendre (en révélation) : un Coran arabe, pour que, peut-être, vous le compreniez.
3. Nous te faisons récit de la meilleure des histoires à travers ce que Nous te révélons dans ce Coran, même si, auparavant, tu étais certes du nombre des distraits.[238]
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[238] Le mot « distrait » employé dans le verset, ne contient pas la péjoration qu’il peut avoir ordinairement. Le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) n’était pas distrait par sa propre volonté. Tout simplement, il ne pouvait savoir, avant la révélation, tout ce que le Coran lui a appris au moment de sa révélation.
4. (Relate, Muhammad, l’histoire de) Joseph qui dit (un jour) à son père[239] : « Père, j’ai vu en songe onze astres, ainsi que le soleil et la lune. Je les ai vus devant moi prosternés! »
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[239] Les exégètes parlent d’un verbe sous-entendu comme « relater », c’est pourquoi nous avons introduit le verset par l’expression qui se trouve entre parenthèses.
5. Il dit : « Mon fils, ne raconte pas ta vision à tes frères ou ils trameraient contre toi une intrigue, car Satan est pour l’homme un ennemi avéré.
6. Et c’est ainsi que ton Seigneur te choisit et t’apprend à interpréter les songes ; Il te comblera de Sa pleine grâce, ainsi que la famille de Jacob, comme Il l’a auparavant accordée tout aussi pleine à tes ancêtres Abraham et Isaac. Ton Seigneur est Omniscient et Sage. »
7. Il y a certes en (l’exemple de) Joseph et ses frères des enseignements pour ceux qui s’interrogent (à ce sujet).
8. (Les frères de Joseph) dirent un jour : « Joseph et son frère[240] sont plus aimés que nous de notre père, bien que nous soyons tout un groupe. Notre père est certes dans l’erreur la plus manifeste !
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[240] Benjamin.
9. Tuez donc Joseph, ou abandonnez-le dans quelque terre (lointaine), c’est seulement ainsi que votre père sera désormais tout entier à vous. Après cela, vous serez des gens vertueux. »
10. « Ne tuez pas Joseph, rétorqua l’un d’eux, jetez-le plutôt au fond du puits, il y sera recueilli par des voyageurs, si vous êtes décidés à faire quelque chose. »
11. « Père, dirent-ils, pourquoi ne pas nous confier Joseph ? Nous ne voulons pourtant que son bien.
12. Laisse-le venir avec nous demain. Il pourra gambader et jouer (librement). Nous serons pour lui les meilleurs des gardiens. »
13. Il dit : « Je serai bien triste que vous l’emmeniez avec vous, et j’aurai vraiment peur qu’un loup ne le dévore à un moment où à lui vous ne serez pas attentifs. »
14. « Si le loup doit le dévorer alors que nous sommes tout un groupe, répondirent-ils, c’est que nous sommes des incapables et (bel et bien) perdus. »
15. Lorsqu’ils furent partis avec lui et qu’ils eurent décidé unanimement de le jeter au fond du puits, Nous lui révélâmes (à Joseph) : « Tu les informeras (un jour) de leur forfait sans qu’ils s’y attendent. »
16. Et le soir, tout en pleurs, ils vinrent trouver leur père.
17. « Père, nous sommes partis nous mesurer à la course en laissant Joseph près de nos affaires. Le loup l’a alors dévoré. Tu ne nous croiras certainement pas quoique nous disions la vérité ! »
18. Ils (lui) montrèrent sa tunique prétendument tachée de (son) sang. « Ce sont plutôt vos âmes, dit-il, qui vous ont induits à commettre quelque chose (de répréhensible). Je n’ai plus qu’à (m’armer) d’une digne patience. C’est auprès d’Allah que je chercherai assistance pour (endurer) ce que vous prétendez ! »
19. Une caravane, passant par là, envoya son pourvoyeur d’eau qui jeta son seau (dans le puits) et s’écria : « Quelle chance ! Il y a ici un garçon ! » Ils le cachèrent pour le vendre comme une (vulgaire) marchandise. Mais Allah Savait parfaitement ce qu’ils faisaient.
20. Ils le vendirent à bas prix et pour quelques pièces d’argent, car ils ne tenaient pas tellement à le garder.
21. Celui qui l’acheta en Égypte, dit alors à sa femme: « Sois généreuse en l’accueillant, il nous sera peut-être utile ou nous pourrions l’adopter comme fils. » C’est ainsi que Nous établîmes Joseph sur cette terre afin de lui apprendre l’interprétation des songes. Allah triomphe toujours dans Sa décision, mais la plupart des gens ne le savent pas.
22. Lorsqu’il eut atteint l’âge mûr, Nous lui donnâmes la sagesse et la science, et c’est ainsi que Nous rétribuons les bienfaiteurs.
23. Celle dans la maison de qui il se trouvait tenta de le séduire. Ayant d’abord fermé hermétiquement les portes, elle lui dit : « Viens donc, je suis à toi ! » Il répondit aussitôt : « Allah m’en préserve ! (Ton mari) est mon maître et il m’a fait bon accueil. Les injustes ne réussissent pas. »
24. Elle le désira tant, et lui-même eût succombé à son désir s’il n’avait vu la preuve évidente de son Seigneur. C’était ainsi que Nous voulions lui épargner de succomber au mal et à la dépravation. Car il était l’un de Nos serviteurs privilégiés.
25. Chacun des deux s’élança pour rejoindre la porte avant l’autre ; c’est alors qu’elle lui déchira sa tunique par derrière et qu’ils se trouvèrent tous deux devant le mari sur le pas de la porte. Elle s’écria : « Quelle sanction pour celui qui a voulu abuser de ta femme sinon la prison ou quelque supplice douloureux ? »
26. « C’est-elle qui a essayé de me séduire », dit-il. Un témoin de sa famille à elle, témoigna : « Si sa tunique est déchirée par devant, c’est elle qui a dit vrai et c’est lui qui a menti ;
27. et si sa tunique est déchirée par derrière, c’est elle qui a menti et c’est lui qui a dit vrai. »
28. Voyant que la tunique était déchirée par derrière, (le mari) dit : « C’est bien l’une de vos ruses de femmes ! Monumentales sont vraiment vos ruses !
29. Joseph, n’y songe plus ! Quant à toi (femme) implore le pardon pour ton péché, car tu es coupable. »
30. Les femmes, dans la ville, se dirent : « L’épouse d’Al-‘Aziz[241] a tenté de séduire son esclave. Elle en est éperdument amoureuse, et nous trouvons qu’elle est dans l’erreur la plus évidente. »
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[241] Le ministre était appelé par ce titre en Égypte.
31. Lorsqu’elle eut entendu leurs propos malveillants, elle envoya les inviter pour une collation. Elle donna à chacune d’elles un couteau et dit : « Tu peux te montrer à elles (Joseph) ! » L’ayant vu, les femmes furent si éblouies (par sa beauté) qu’elles s’en coupèrent les mains en disant : « Qu’à Allah ne plaise, ce n’est point là un mortel ! Ce ne peut être qu’un ange des plus nobles ! »
32. Elle dit : « Voilà celui à cause de qui vous me couvriez de reproches. Oui, j’ai tenté de le séduire, mais il s’est bien prémuni (contre mes avances). Et d’ailleurs s’il s’obstine encore à ne pas faire ce que je lui ordonne, il sera certes emprisonné et sera du nombre des humiliés. »
33. Il dit : « Seigneur ! La prison est bien meilleure pour moi que de m’exécuter, soumis à leurs avances. Si Tu ne m’épargnes pas leur ruse, je céderai à mes penchants pour elles et je serai du nombre des ignorants. »
34. Son Seigneur répondit donc à sa prière en éloignant de lui leurs intrigues, car c’est Lui Qui Entend Tout et c’est Lui l’Omniscient.
35. Puis après que son innocence fut manifestement prouvée, il leur sembla bon de l’emprisonner pour quelque temps.
36. Deux autres jeunes gens entrèrent avec lui en prison. « Je me suis vu en songe en train de presser du raisin », lui dit l’un d’eux. « Quant à moi, dit l’autre, je me suis vu portant du pain sur la tête et les oiseaux venaient en picorer. Instruis-nous donc sur le sens de (ces songes), car nous voyons que tu es quelqu’un de bienfaisant.»
37. Il répondit : « Il ne vous sera pas servi de nourriture (en rêve) dont je ne vous donne l’interprétation avant qu’elle ne vous parvienne. Cela fait partie des choses que mon Seigneur m’a enseignées, car j’ai renoncé à la religion d’un peuple qui ne croit pas en Allah et mécroit en l’autre monde.
38. J’ai suivi la religion de mes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Il ne nous sied nullement de rien associer à Allah. C’est là une grâce d’Allah envers nous et envers les hommes, mais la plupart des hommes ne rendent pas grâce.
39. Ô vous deux, mes compagnons de prison ! Est-ce que des divinités multiples sont meilleures ou Allah l’Unique, le Haut Dominateur ?
40. Vous n’adorez en dehors de Lui que des noms forgés par vous et vos ancêtres, et pour la confirmation desquels Allah n’a fait descendre aucune preuve d’autorité. Or il n’est de jugement que celui d’Allah Qui vous ordonne de n’adorer que Lui. Telle est la religion droite, mais la plupart des hommes ne le savent pas.
41. Ô vous deux, compagnons de prison ! L’un de vous deux servira de sommelier à son maître, l’autre sera crucifié et les oiseaux viendront picorer son crâne. La décision sur l’affaire que vous me demandiez de vous interpréter est déjà arrêtée. »
42. Et il dit à celui dont il savait qu’il serait sauvé : « Évoque-moi auprès de ton maître. » Mais Satan l’ayant distrait, celui-ci oublia de parler (de Joseph) à son maître et Joseph resta en prison quelques années encore.
43. Le roi[242] dit un jour : « J’ai vu en songe sept vaches grasses que mangent sept autres maigres, et sept épis verts et sept autres desséchés. Ô vous, assemblée de notables, pourriez-vous vous prononcer sur ma vision si vous savez interpréter les songes ? »
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[242] Il s’agit du roi d’Égypte, qui est le maître du serviteur libéré. Ce dernier en est devenu l’échanson conformément à l’interprétation de son rêve faite par Joseph.
44. Ils dirent : « Ce ne sont que rêves confus, et dans l’interprétation des rêves nous ne sommes guère connaisseurs ! »
45. Or celui des deux serviteurs emprisonnés qui avait été libéré, se souvint après plusieurs années et dit : « Moi, je vous en donnerai l’interprétation, envoyez-moi donc (à Joseph) »
46. « Joseph, dit-il, ô toi le véridique, donne-nous l’interprétation de sept vaches grasses que mangent sept autres maigres, et sept épis verts et sept autres desséchés, afin que je puisse revenir vers les gens et qu’ils apprennent (ce qu’ils ne savaient pas). »
47. Il dit : « Vous sèmerez sept années de suite. Tout ce que vous aurez récolté (comme blé moissonné) laissez-le dans les épis, excepté le peu dont vous aurez besoin pour votre nourriture.
48. Puis viendront par la suite sept autres années très rudes, qui viendront dévorer tout ce que vous leur aurez réservé sauf le peu (de semence) que vous aurez épargné.
49. Puis par la suite (encore), viendra une année où les hommes seront secourus par les pluies bénéfiques et où ils presseront tout à loisir (le raisin et l’olive). »
50. Le roi dit alors : « Amenez-le moi ! » Mais lorsque l’émissaire fut venu, (Joseph) lui dit : « Retourne chez ton maître et demande-lui : « Qu’en est-il des femmes qui se sont tailladé les mains ? Mon Seigneur Connaît parfaitement leur ruse. »
51. Le roi demanda (aux femmes) : « Quelles étaient donc vos intentions alors que vous tentiez de séduire Joseph ? » « Allah nous en garde ! (répondirent-elles). Il n’est aucun mal que nous lui sachions ! » La femme d’Al-‘Aziz dit alors : « Voilà donc qu’est apparue, dans toute sa clarté, la pure vérité. C’est moi qui lui ai fait des avances, et c’est lui qui est véridique.
52. Cela, pour qu’il sache[243] que je ne l’ai effectivement point trahi en son absence, et qu’Allah ne mène point à bon terme la félonie des traîtres.
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[243] C’est toujours Zulikha, la femme d’Al-‘Aziz, qui parle. Elle avoue à celui-ci qu’elle n’a donc pas pu le trahir de fait, puisque Joseph l’en a empêchée. C’est donc un mal pour un bien, puisque l’aveu de Zulikha la culpabilise dans l’intention mais l’innocente dans les faits. Selon d’autres exégètes, cette parole serait attribuée soit à Zulikha soit à Joseph (qui déclarerait n’avoir pas trahi son maître Al-‘Aziz).
53. Et je n’entends pas m’innocenter car l’âme (humaine) aime à suggérer le mal, sauf si mon Seigneur (nous en préserve) par Sa pitié. Car mon Seigneur est Absoluteur et Tout Miséricordieux. »
54. Le roi dit : « Amenez-le moi, car je compte le réserver à mon service exclusif. » Après avoir discuté avec lui, il dit : « Nous te tenons aujourd’hui en très haute position et tu es notre homme de confiance. »
55. « Donne-moi la charge de l’intendance du pays, (dit Joseph), j’en serai le gardien en toute connaissance. »
56. C’est ainsi que Nous avons établi Joseph dans cette terre. Il pouvait y élire domicile partout où il voulait. Nous touchons de Notre grâce qui Nous voulons et ne laissons point se perdre la récompense des bienfaiteurs.
57. La récompense de l’autre monde est certes meilleure pour ceux qui auront cru et auront eu la piété.
58. Les frères de Joseph vinrent (en Égypte)[244] et se présentèrent devant lui. Lui les reconnut alors qu’eux ne le reconnurent point.
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[244] La disette les avait obligés à venir chercher des provisions en Égypte. Pour cela, ils devaient se rendre obligatoirement chez le maître des ressources de l’Égypte : Joseph.
59. Après les avoir pourvus en ravitaillement, il leur dit : « Amenez-moi un frère à vous du côté de votre père, ne voyez-vous pas que j’accorde pleine mesure et que je suis le meilleur des hôtes ?
60. Si vous ne me l’amenez pas, vous n’aurez plus de ravitaillement chez moi, ni ne pourrez m’approcher (désormais) ! »
61. Ils dirent alors : « Nous tenterons de persuader son père, et nous le ferons certainement (venir). »
62. Il dit à ses serviteurs : «Mettez leurs marchandises[245] dans les bâts (de leurs bêtes), peut-être que s’ils les reconnaissent, une fois retournés chez eux, ils reviendront. »
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[245] Il s’agit des marchandises qu’ils avaient apportées avec eux pour les troquer contre le blé qu’ils étaient venus obtenir.
63. Revenus auprès de leur père, ils dirent : « Père ! Désormais, le ravitaillement nous sera refusé. Envoie donc avec nous notre frère pour que nous soyons approvisionnés. Nous veillerons bien sur lui. »
64. Il dit : « Vous le confierai-je comme j’ai autrefois fait de son frère ? Mais Allah est le Meilleur gardien et Il est le plus Miséricordieux des miséricordieux ! »
65. Mais voilà que lorsqu’ils eurent défait leurs chargements, ils trouvèrent que leur marchandise leur avait été restituée. Ils dirent alors: « Père ! Que voulons-nous de mieux ? Ce sont là nos marchandises qui nous ont été restituées. Nous ravitaillerons donc notre famille, nous surveillerons notre frère et nous aurons encore le chargement d’un chameau supplémentaire ; ce sera un chargement facile (à obtenir). »
66. « Je ne l’enverrai pas avec vous, répondit-il, tant que vous n’aurez pas pris l’engagement devant Allah de me le ramener, à moins que vous ne soyez dans l’impossibilité de le faire. » Une fois cet engagement pris, il leur dit : « Allah est Garant de ce que nous disons. »
67. Puis il dit encore : « Mes fils ! N’entrez pas par une seule porte, entrez par des portes différentes, (même si) je ne puis vous être d’aucun secours contre le verdict d’Allah. Le Jugement appartient à Allah (Seul). C’est à Lui Seul que je m’en remets, et c’est à Lui Seul que doivent s’en remettre ceux qui cherchent à qui s’en remettre. »
68. Lorsqu’ils entrèrent par là où leur père le leur avait demandé, il n’y avait rien qui pût leur éviter le verdict d’Allah, sauf que Jacob avait jugé utile de leur recommander cette précaution. Car il possédait bien le savoir que Nous lui avons enseigné. Mais la plupart des hommes, eux, ne savent pas.
69. Lorsqu’ils furent introduits devant Joseph, ce dernier retint son frère (Benjamin) et lui dit : « Je suis ton frère. Ne t’attriste pas (d’apprendre) ce qu’ils faisaient. »
70. Quand il les eut approvisionnés, il enfouit la coupe (du roi) dans la sacoche de son frère. Aussitôt, un héraut cria : « Caravaniers ! Vous n’êtes que des voleurs ! »
71. Ils revinrent alors vers eux en disant : « Qu’avez-vous donc perdu ? »
72. « Nous venons de perdre la coupe (à mesurer) du roi », dirent-ils. « Celui qui la rapportera aura (comme récompense) le chargement d’un chameau, je m’en porte garant ! », (ajouta le héraut).
73. Ils répondirent : « Par Allah, vous savez bien que nous ne sommes pas venus en semeurs de désordre dans ce pays, et nous ne sommes pas des voleurs. »
74. « Et quelle en sera donc la sanction, s’il s’avère que vous êtes des menteurs ? » dirent les autres.
75. Ils répondirent : « La sanction sera (de livrer en esclave au propriétaire de la coupe) celui dans les bagages de qui elle aura été trouvée. Tel est, chez nous, le châtiment des injustes.
76. Il (Joseph) commença par (fouiller) leurs sacs avant celui de son frère, puis il la sortit du sac de celui-ci. C’est ainsi que Nous inspirâmes ce stratagème à Joseph, car, selon la loi du roi, il ne pouvait retenir son frère,[246] à moins qu’Allah ne l’eût voulu. Nous élevons le rang de qui Nous voulons ; et au-dessus de tout savant, il y a plus savant encore.
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[246] La loi en vigueur pour le peuple de Jacob était la condamnation à l’esclavage du voleur au service de la victime du vol.
77. Ils dirent : « S’il vient de commettre un vol, un autre frère à lui, autrefois, a volé.[247] Joseph contint sa réaction et ne leur montra rien. Il dit (dans le secret du cœur) : « Votre condition est encore bien pire. Allah en Sait mieux sur ce que vous êtes en train de raconter. »
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[247] Ils visent Joseph. Ils ont donc ajouté au crime d’autrefois, celui de la calomnie.
78. Ils dirent : « Ô Al-‘Aziz, il a un père très âgé, prends donc l’un de nous à sa place. Nous voyons en toi quelqu’un de bienfaisant. »
79. « Allah nous préserve de retenir un autre que celui chez qui nous avons retrouvé notre bien, ou alors nous serions vraiment injustes. »
80. Lorsqu’ils eurent désespéré de (ramener leur frère), ils se mirent à l’écart et se consultèrent : « Ne savez-vous pas, dit l’aîné, que vous avez pris un engagement envers votre père et devant Allah, et que déjà vous avez autrefois laissé se perdre Joseph ? Non, je ne quitterai pas cette terre tant que mon père ne me l’aura pas permis, ou qu’Allah ne m’aura réservé un jugement favorable, car c’est Lui le Meilleur des juges.
81. Revenez auprès de votre père et dites-lui : "Père, ton fils a commis un vol. Nous ne témoignons ici que de ce que nous avons su, mais nous ne pouvons répondre de ce qui nous était inconnu.
82. Interroge aussi la cité où nous étions et la caravane dans laquelle nous sommes venus. (Tu sauras bien que) nous te disons la vérité." »
83. (Jacob) dit : « Ce sont plutôt vos âmes qui vous ont induits à (commettre) quelque chose (de répréhensible). Je n’ai plus qu’à (m’armer) d’une digne patience. Allah peut-être me les rendra tous les deux, car c’est Lui l’Omniscient, le Sage. »
84. Il leur tourna le dos et dit : «Hélas ! Que mon chagrin pour Joseph est profond ! » Et ses yeux blanchirent de tristesse. Il contenait mal sa douleur.
85. Ils dirent : « Par Allah ! Tu n’auras de cesse d’évoquer Joseph jusqu’à ce que tu sois usé ou que tu rejoignes les morts ! »
86. Il répondit : « Ce n’est qu’à Allah que me je plains de ma déchirure et de mon chagrin. Et d’Allah, je sais ce que vous ne savez pas.
87. Ô mes fils ! Partez à la recherche de Joseph et de son frère. Ne désespérez surtout pas de la clémence d’Allah, car seuls désespèrent de Sa clémence les gens mécréants. »
88. Lorsqu’ils se présentèrent devant (Joseph), ils dirent : « Ô Al-‘Aziz ! Le malheur nous a frappés, nous et les nôtres, et nous sommes venus avec une marchandise de peu de valeur. Veuille nous donner bonne mesure et sois charitable avec nous : Allah récompense les hommes charitables. »
89. Il dit : « Savez-vous ce que vous avez fait de Joseph et de son frère quand vous pataugiez dans l’ignorance ? »
90. Ils dirent : « Tu dois être Joseph ! » « Je suis Joseph, répondit-il, et voilà mon frère. Allah nous a privilégiés, car ceux qui ont la piété et sont patients (doivent savoir qu’) Allah ne laisse pas se perdre la récompense des bienfaiteurs. »
91. « Par Allah, dirent-ils, Allah t’a préféré à nous et nous étions coupables. »
92. Il dit : « Je n’ai point à réclamer contre vous aujourd’hui. Qu’Allah vous pardonne ! Il est en effet le plus Miséricordieux des miséricordieux.
93. Prenez avec vous ma tunique que voici. Mettez-la sur le visage de mon père : il recouvrera la vue ; puis ramenez vers moi toute votre famille. »
94. Dès que la caravane eut franchi les frontières, leur père dit : « Je distingue l’odeur de Joseph, même si vous dites que je divague. »
95. Ils dirent alors : « Par Allah ! Tu es toujours dans ton égarement d’autrefois. »
96. Quand le porteur de l’heureuse nouvelle fut arrivé, il mit (la tunique) sur le visage du (père) qui, aussitôt, recouvra la vue. Il dit : « Ne vous avais-je pas dit que je sais de la part d’Allah ce que vous ne savez pas ? »
97. Ils dirent : « Père ! Implore pour nous le pardon de nos péchés, car nous étions coupables. »
98. Il dit : « J’implorerai pour vous le pardon de mon Seigneur, car c’est Lui l’Absoluteur, le Tout Miséricordieux. »
99. Lorsque (Jacob et sa famille) se présentèrent devant Joseph, celui-ci accueillit (fort chaleureusement) son père et sa mère, puis leur dit : « Entrez en Égypte si le veut Allah, et (vivez-y) en toute sécurité. »
100. Il installa son père et sa mère bien haut sur le trône et tous[248] se prosternèrent devant lui. « Père, dit Joseph, voici l’interprétation de mon rêve d’autrefois. Allah l’a rendu réel. Il a déjà été infiniment bon avec moi en me faisant libérer de prison, puis en vous faisant venir du désert, après que Satan nous eut induits à la discorde, mes frères et moi. Mon Seigneur est plein de sollicitude envers ce qu’Il veut. Et c’est Lui l’Omniscient, le Sage.
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[248] « Tous » renvoie aux parents de Joseph et à ses frères qui étaient au nombre de onze.
101. Ô mon Seigneur ! Tu m’as accordé une part d’autorité et m’as enseigné l’art d’interpréter les songes. Créateur Premier des cieux et de la terre ! Tu es mon protecteur en ce bas monde et dans l’autre, rappelle-moi à Toi en être Soumis et fais que je rejoigne la communauté des vertueux ! »
102. Voilà des récits qui te sont inconnus et que Nous te révélons. Car tu n’y étais pas quand ils avaient décidé unanimement de tramer leur intrigue.
103. Et la plupart des hommes, quoi que tu fasses, ne sont pas croyants.
104. Tu ne leur réclames pour cela aucune récompense, car ce n’est qu’un rappel adressé à l’univers.
105. Que de Signes il y a dans les cieux et sur terre près desquels les hommes passent en se détournant !
106. La plupart d’entre eux ne croient en Allah qu’en Lui prêtant des associés.
107. Sont-ils si rassurés de ne pas voir le châtiment d’Allah les envelopper ou de ne pas être surpris par l’Heure qui leur viendra soudain et sans qu’ils le sentent ?
108. Dis : « Voici donc mon chemin, j’appelle à Allah en toute connaissance (et muni de preuves certaines), moi et ceux qui me suivent. Gloire soit rendue à Allah ! Je ne suis pas du nombre des associâtres. »
109. Nous n’avons envoyé avant toi, parmi les habitants des cités, que des hommes auxquels Nous avons inspiré des révélations. (Ceux qui osent te démentir, ô Muhammad) n’ont-ils donc pas parcouru le monde ? N’ont-ils pas vu quel fut le sort de ceux qui vécurent avant eux ? L’ultime demeure est certes meilleure pour ceux qui craignent (Allah). N’entendez-vous pas raison ?
110. Lorsque, désespérés, les Messagers crurent qu’ils étaient définitivement désavoués, Notre secours leur parvint. Ceux que Nous voulions (sauver) étaient sauvés, mais Notre châtiment rigoureux ne peut être évité à la gent criminelle.
111. Dans leurs récits, il est une leçon pour les esprits sagaces. Ce (Livre) n’est point paroles inventées mais une confirmation de ce qui l’a précédé, un exposé détaillé de toute chose, un guide (qui conduit vers la juste voie) et une miséricorde pour des gens qui ont la foi.